Le projet d’accouchement physiologique de Fiona

Souvent taboues et généralisées, ces étapes pourtant si importantes de la vie de nombreuses femmes sont passées sous silence et teintées de pudeur par notre société.

Comme beaucoup de femmes, j'ai entamé ce voyage sans vraiment savoir à quoi m'attendre. Ces derniers mois ont été une période d'apprentissage, remplie de découvertes, de questionnements et de choix.

Comment adapter mon alimentation au besoin de mon bébé ? Mes habitudes quotidiennes ? Quels compléments alimentaires choisir ? Comment me positionner face à certains protocoles suggérés ? Quel type d’accouchement choisir ? Comment me préparer au post-partum ? etc.

En tant que passionnée du bien-être et de la santé, la manière dont je voulais me préparer pour accueillir ce bébé ne pouvait pas être laissée au hasard. En phase avec mes habitudes de vie et de consommation, je me suis rapidement dirigée vers le choix d’une grossesse naturelle et d’un accouchement physiologique.

L'accouchement physiologique suit le processus naturel d'accouchement. Le bébé vient et naît naturellement, sans péridurale. L'accouchement ne se passe pas spécialement couchée sur le dos. Il est aussi possible d'accoucher debout, ou en mouvement. Pendant les contractions, on peut, par exemple, marcher librement si c'est plus confortable. L'accouchement lui-même peut se dérouler de beaucoup de manières différentes : dans un bain ou une piscine, sur un ballon de grossesse, en s'accrochant à une corde élastique, etc. (Source: Tout savoir sur l'accouchement physiologique”, La Boîte Rose, 2022-2023 - https://www.laboiterose.be/fr-be/accouchement/la-naissance/accoucher-autrement/tout-savoir-sur-l-accouchement-physiologique)

Avec mon conjoint, nous avons opté pour le Cocon, une maison de naissance située dans l'hôpital Erasme, qui propose un programme de suivi prénatal, géré par des sages-femmes. Ce gîte de naissance est la première structure intra-hospitalière de ce genre en Belgique, qui fait ses preuves depuis plus de 14 ans. Il s'agit d'un environnement à la fois sécurisé et démédicalisé, qui permet aux futures mamans de vivre leur grossesse autrement et d'accoucher en toute confiance. Centré sur la physiologie de la grossesse et de l'accouchement, le Cocon s'appuie sur la sécurité qu'offre la maternité d'un hôpital et repose sur un constat simple : de nos jours, la plupart des accouchements se passent sans problèmes médicaux.

Cette décision reflète ma confiance en la capacité innée de mon corps à donner naissance, indépendamment des procédés médicalisés administrés. Elle est aussi motivée par ma volonté de vivre ce moment unique dans un environnement doux et intime.

Le Cocon, avec son approche centrée sur le couple et le bébé, offre un espace d’éducation, où je me sens soutenue, écoutée et respectée. Le lieu propose de nombreux ateliers sur des thématiques variées (telles que la préparation à la douleur, à l’allaitement, au post-partum, etc.) afin de se préparer au mieux au grand jour et à ce qui s'ensuit.

Je me suis d’ailleurs prise de passion pour ce sujet, passant des heures à lire des livres, à suivre des formations et à discuter avec d’autres mamans.

Bien que je respecte tous les choix de grossesse et d’accouchement et, que je salue la médecine pour ses avancées dans le domaine, ainsi que ses interventions qui sauvent des vies, la surmédicalisation des accouchements (que de nombreuses femmes choisissent consciemment ou par manque d’information) peut selon moi entrer en contradiction avec certains de nos besoins physiologiques.

Pour accoucher au Cocon, il faut néanmoins respecter certains critères de sécurité, tels que ; ne pas avoir d'antécédents médicaux avérés, faire un suivi de grossesse régulier auprès de leurs sages-femmes, avoir une grossesse sans complications et donner naissance entre la semaine 37 et 42 (SA), un bébé se présentant la tête en bas avec un travail se mettant en route spontanément. Lorsque toutes les conditions sont remplies, les avantages d’un accouchement en maison de naissance sont, selon moi, nombreux.

Par exemple, la femme n’est pas monitorée et peut donc se déplacer librement dans la chambre (ou dans le bain) et recourir à sa mobilité pendant le travail. Elle est invitée à se reconnecter à son instinct animal, sans interférence, et à suivre les vagues de ses contractions, quand elle le sent.

Ce type d’accouchement se fait généralement dans l’intimité de la salle de naissance, avec une lumière tamisée et la présence du/de la partenaire et de leur(s) sage(s)-femme(s). On est donc loin de l’agitation souvent associée aux salles d'accouchement standards.

La préparation à l’accouchement apporte à la maman de nombreux outils pour traverser la douleur et prépare également le/la partenaire à la soutenir dans ce moment intense.

Tout cela aide grandement bébé à descendre dans une position optimale et facilite l'accouchement, à son rythme, sans aide extérieure, évitant la cascade d’interventions souvent proposée à l'hôpital (hormones de synthèse, déclenchement, péridurale, épisiotomie, forceps, etc).

Aujourd'hui, alors que je regarde en arrière sur ces neuf derniers mois, je suis certaine d’avoir fait le bon choix en choisissant le Cocon. Je suis remplie de gratitude pour tout ce que j'ai appris et pour la merveilleuse aventure qui m'attend encore en tant que maman. Bien que je ne sache pas ce que l'avenir me réserve, je sais que je suis prête à affronter ce défi avec amour, lâcher prise, courage et détermination.

Si je pouvais donner un conseil aux (futures) mamans, ça serait d’explorer toutes les options qui s'offrent à elles pour la grossesse, l’accouchement, le post-partum et le restant de leur vie de maman.

En partageant mon expérience, j’encourage les femmes à prendre conscience que d’autres modèles existent et que chaque naissance mérite d'être vécue dans le respect de la femme et de son corps. Je souhaite que toutes les mères puissent trouver le soutien et l'accompagnement dont elles ont besoin pour vivre leur propre voyage vers une maternité authentique.