Avoir un enfant différent
Avoir un enfant différent
Dans cet article, Ophélie aka @coeur_borderline a voulu nous parler de l’hypersensibilité de son fils et de tout ce que cela implique au quotidien.
Chez SPA®, nous avons à cœur de mettre en avant des témoignages de parents, des expériences qui les ont marqués afin de les partager avec la communauté SPA® Baby & Family Club.
On vous laisse vous plonger dans le sujet ci-dessous.
J’ai deux enfants sur trois diagnostiqués hypersensibles. Quand les autres sont persuadés qu’ils exagèrent, moi je sais que non. Si Capucine, avec le temps, a appris à gérer cette part d’elle-même et a réussi à en faire sa plus belle qualité, il en est tout autre pour Milo. Il nous a fallu presque trois ans et demi de combat, de lutte et de larmes, pour réussir à comprendre ce petit garçon et ses tempêtes émotionnelles.
Aujourd’hui, l’hypersensibilité est devenue un mot à la mode, utilisé un peu trop facilement par tous les parents, et honnêtement, rien ne m’énerve plus. Non, un enfant n’est pas hypersensible parce qu’il pleure devant le roi Lion ou quand vous lui dites non. Votre enfant est peut-être juste un peu émotif ou réagit à sa frustration.
Il faut réellement être le parent d’un enfant hypersensible pour comprendre ce que l’on endure au quotidien.
Parce qu’être hypersensible, ce n’est pas juste avoir la larme facile. C’est être incommodé par la lumière forte, se sentir intimidé quand il y a trop de monde autour de soi, être dérangé par certaines matières de vêtements, ne pas supporter d’avoir les mains sales, d’être en contact avec du sable ou autres matières collantes ou gluantes comme de la pâte à modeler ou du slime, se sentir submergé par le bruit environnant, … Et j’en passe. C'est voir son enfant se battre quotidiennement avec lui-même, ses décisions, ses émotions. Parce qu’il sait que chacune de ses décisions aura des répercussions sur le reste de sa journée. C'est le voir souffrir pour lui. Mais aussi pour le petit frère, la copine, … Parce qu’il absorbe toutes les émotions tel une éponge. Et lorsque l'on souffre, il souffre aussi. Fois dix. Car ce qui nous érafle, le touche en plein cœur.
C'est devoir réfléchir à chacune de nos réactions, peser chacun de nos mots qui semblerait anodin mais pourrait le heurter. C’est tenter de se mettre à sa place pour ne banaliser aucune émotion. C’est n’ignorer aucune peur, aussi ridicule semble-t-elle, parce que ses craintes à lui sont réelles. C’est craindre en permanence de le voir gâcher sa journée, juste parce que vous avez parlé un peu trop fort à son réveil, qu’il a sali son doudou au petit-déjeuner ou parce que l’étiquette ou la matière de son pull le gratte trop fort. C’est une tempête perpétuelle dans sa petite tête et la vie est un véritable tourbillon dans laquelle tout est vécu trop intensément, trop fort.
Trop. Tout simplement.
Vous ne pouvez imaginer à quel point notre quotidien a été chamboulé avec Milo. Le nombre de sorties en famille écourtées parce que la lumière était trop vive, la foule trop pressante ou le bruit trop grand à son goût et qui finissaient donc en cris, larmes et hurlements.
De la part de Milo et puis parfois aussi de notre part à nous, ses parents : dépassés, épuisés, culpabilisant de devoir partir de Pairi Daiza après 1h30 de hurlements et ainsi privant son frère et sa sœur d’une sortie en famille au parc.
Les nuits blanches après une grosse journée où il avait été surstimulé et où il avait besoin de décharger. Les regards de gens, nous jugeant, notre fils et nous, parce qu’il y a trop de bruit dans le magasin, qu’il hurle pour nous faire comprendre de sortir vite, pour son besoin de calme et passer ainsi aux yeux de tous pour de « mauvais parents ». C’est entendre l’école nous dire qu’il y a un problème plus profond, voir notre entourage constater à quel point il est « différent » et nous amener à le faire suivre pour une suspicion de troubles du spectre autistique.
Et à ça se sont rajouté les troubles de l’oralité alimentaire qui allait de pair avec le RGO dont il souffre depuis la naissance et mon angoisse lorsqu’il était l’heure de passer à table. Parce que c’était le voir trier ses aliments selon leur consistance, couleur, aspect, odeur, ... Ses haut-le-cœur, lorsque de la viande rentre en contact avec sa langue, sa passion pour les aliments de couleur orange, mais le refus de toucher quoi que ce soit de couleur verte. Le dégoût et l’envie de vomir pour les aliments un peu trop « gluant » ou « collant » comme le riz ou la purée.
Rien de plus frustrant et alarmant pour une mère que de voir son enfant refuser de s’alimenter. On dit qu’un enfant ne se laisse pas mourir de faim. Je peux vous assurer qu’il n’y a rien de plus faux.
Mais alors qu’il aurait été tellement plus facile de céder aux nuggets et aux pâtes, on a tenu bon. On a veillé à ce qu’il ait un suivi adapté avec des professionnels, on a veillé à ce qu’il ait une alimentation variée et saine. Et surtout, comme depuis tout bébé, nous avons continué l’eau SPA® Reine, une eau minérale naturelle. La seule qui ne lui donnait pas de vilaines coliques, soulageait son brûlant et la seule qu’il accepte encore aujourd’hui. À l’heure qu’il est, il y a du mieux. Mais on sait qu’il y a encore beaucoup de travail. On a gagné une bataille mais on n’a pas encore gagné la guerre. Et on sait que même si pour nous, ces différences font sa force et qu’il est pour nous « merveilleusement différent », il ne rentrera jamais pour tout ça dans les petites cases toutes faites de la société. Mais tout ce que je souhaite pourtant, c’est qu’il continue d’être qui il est, jusqu’au bout. De toujours s’assumer malgré nos peurs. Parce qu’il a le droit d’avoir plus mal, d’être plus contrarié, de pleurer plus fort, de ne pas aimer la foule, le bruit, les gens.
Alors à toi mon fils et à tous les autres : ne laissez jamais personne vous dire que vous êtes « trop » ou tenter de vous réduire à ce que vous « devriez être ». Parce que toutes ces différences font partie de vous et vous permettent d’être qui vous êtes.
Des êtres uniques, heureux et totalement libres !
